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Alors qui êtes-vous John ? Et vous Tom ?
Tom: Je suis né en Grande-Bretagne, j'y ai fait mes études,
j'ai une formation d'architecte. Je suis venu pour la première
fois en France en 1949, pour les vacances : mon père avait acheté
une veille maison è Ramatuelle (Gérard Philipe était
encore vivant et le village ne connaissait pas l'affluence d'aujourd'hui).
Plus tard, mon père a changé de maison et j'ai surveillé
les travaux de restaurations ... Je me suis installé dans le mdi
de la France pour y exercer mon métier. John : Ma mère est
Anglaise, mon père appartient à une famille danoise qui
compte 11 enfants. Tous les ans, nous passions nos vacances au Danemark
pour rendre visite à cette nombreuse famille. En 1958-1959, je
faisais mon service militaire et ma batterie est envoyée Canada,
à l'occasion des fêtes du tricentenaire. La nourriture n'est
pas fameuse... et comme je suis un peu râleur, je suis allé
trouver le Capitaine et je lui ai dit : "... vos soldats en ont marre
de mettre le tenue n°1 pour manger des sardines sur toasts !".Aussi
sec, le Capitaine me répond : "Eh bien ! faites-mieux...".Le
premier mois ça été une catastrophe (pour les finances
de l'armée) et puis, petit à petit, j'ai tenu mon pari..
.J'avais trouvé ma voie!
Une vieux maître d'hôtel de Londres avait dit à mon
père ;" Qu'il commence en haut et qu'il y reste! «C’est
sur ce conseil que je me suis fait embaucher au Savoy de Londres comme
stagiaire : j'ai été tour à tour boucher, préposé
aux fruits et légumes, aide-cuisinier (d'un chef lyonnais d'ailleurs),
ensuite j'ai fait de la comptabilité. Les grands hôtels échangent
souvent leur personnel, c’est ainsi que je suis envoyé en
Suisse en échange d'une blanchisseuse ! Là j'ai été
au bar, aux services d'étages ... De retour au Savoy, on m'emploie
à la réception et je prends de plus en plus de responsabilités.
Par la suite, je dirige un hôtel à Madère, puis à
Toronto. En 1969, j'arrive en France ... J'ai acheté, en Bordelais,
un château voué aux démolisseurs ... On a transporté
les pierres en Normandie où il est en cours de reconstruction.
Comment et pourquoi êtes-vous venus travailler à
Bagnols ?
T.W : Dans le midi, j'ai fait deux maisons pour Mme Hamlyn, l'une près
de Grasse, l'autre à Cap Ferrat. Lorsqu'elle a acheté Bagnols,
elle m'a tout naturellement demandé de m'en occuper
J.I : Mme Hamlyn cherchait quelqu’un qui puisse guider les travaux
pour que le Château de Bagnols devienne un hôtel. On m'a proposé
... j'ai accepté, mon associé pouvant s'occuper de mes pierres
en Normandie. Je ne connaissais pas Mme Hamlyn auparavant.
Quels sont vos rôles respectifs ?
T.W : Au début, je ne pouvais pas consacrer tout mon temps à
Bagnols. Je me suis associé avec un architecte français
: Henri Guglieri.
J.I : Tom construit et John essaie de voir si ça peut fonctionner
en hôtel ! On est d'accord à 90% pour les 10% de désaccord...
mieux vaut ne pas en parler ...
Lorsque l'hôtel sera ouvert, resterez-vous parmi nous ?
T.W : Henri Guglieri a eu un rôle très important pour jeter
les bases de la construction, mais surtout, il m'a beaucoup aidé
sur le plan relationnel, tant et si bien que je n'ai pas du tout envie
de quitter Bagnols et que je compte m'installer définitivement
ici et travailler dans la région.
J.I : il faut quand même que je m'occupe de mes pierres en Normandie.
Mais je garderai le contact, sans intervenir, bien sûr, au niveau
de la direction de l'hôtel. Et puis, je reviendrai, avec une camionnette,
faire le plein de Beaujolais ... J'ai découvert que le vin d'ici
s'accorde parfaitement avec la cuisine normande.
De culture anglo-saxonne tous les deux, comment voyez-vous notre façon
de vivre ?
T.W : J'ai remarqué que tous les gens qui ont affaire avec le vin
ont un côté aimable et acceuillant.Les relations sont plus
faciles ici, pour moi que dans le midi.
J.I : A Bagnols, je n'ai trouvé que des portes ouvertes. J'ajouterai
que les Bagnolais se sont montrés très patients durant les
travaux qui ont vraiment dérangé leur tranquillité.
Quels changements, dans la vie bagnolaise , l'hôtel apportera-t-il
?
J.I : Le château prendre normalement sa place dans la vie de la
commune. Il n'y aura de part et d'autre ni devoirs, ni obligations, mais
sûrement dialogues et coopération. Les gens du château
ne devraient pas se sentir étrangers au village et les clients,
même fortunés, ne devraient pas entrer au château comme
dans une tour d'ivoire. Les Bagnolais pourront venir à l'occasion
d'une petite fête, baptême, mariage, etc.
Merci Tom, Merci John, nous sommes heureux que vous ayez pu œuvrer
pour redonner vie au cœur même de notre village et nous vous
souhaitons bonne chance à tous les deux dans vos futures réalisations.
Merci