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André GONNARD

Viticulteur, Adjoint au Maire, Chef de la Clique, retraité des pompiers après vingt ans de service, Vice-Président de la Cave de Theizé, Président du Sou des Ecoles pendant de nombreuses années, correspondant de la Mutualité Sociale Agricole, Vice Président de la classe en 3, Vice Président du Comité de Jumelage avec Mirwart, Administrateur au Crédit Agricole…

Vous avez une activité débordante ! Comment vous organisez-vous ? Quelles sont vos motivations ?

A.G : C'est vrai je suis souvent en réunion ; cela prend un temps considérable, mais il faut se dévouer pour la communauté. Ma femme m'aide énormément et quand il y a beaucoup de travaux dans les champs, elle est dans les vignes et moi en réunion ! Je me mets à sa place, elle peut rouspéter ! C'est parce que j'aime la gestion que je fais partie du Conseil municipal et que je prends des responsabilités dans diverses sociétés.


Dans quelles circonstances êtes-vous entré au Conseil Municipal ?

A.G : J'ai un peu pris la suite de mon père. Il était adjoint, et souvent, il parlait de ses fonctions à la maison… Je me suis un peu pris au jeu et quand il a arrêté, j'ai commencé… Je ne fais pas de politique. Je pense qu'il y a des hommes de valeur dans toutes les formations. Moi, ce qui m'intéresse, c'est le terrain. En trente ans d'activité communale, j'ai accompli cinq mandats dont le dernier est en cours : deux comme conseiller et trois comme adjoint.


Vous passez pour un musicien averti…

A.G : Depuis l'âge de 17 ans, je fais de la musique ; c'est une passion. La musique arrive à me faire oublier les tracas de la vie quotidienne. J'ai commencé à l'Harmonie de Saint Vérand. Je pensais développer mes connaissances musicales à l'armée… Pas de chance : j'ai été réformé ! J'ai été très déçu, car j'étais à peu près sur de réussir le concours d'entrée à une musique militaire. Dans l'affaire, il y a quand même eux un heureux : mon père qui comptait sur moi pour l'aider. Dans la clique de Bagnols, à part deux ou trois exceptions, c'est moi qui ai formé tous les musiciens. Une fois par semaine, je m'occupe des jeunes recrues : cours de solfège et instrument.


Comment devient-on viticulteur ?

A.G : Venant des Monts de Tarare, mes parents ont acquis en 1929 une propriété à Bagnols. Sur celle-ci ils vivaient surtout de leur cheptel bovin et n'avaient qu'un hectare de vignes. J'ai passé mon certificat d'études avec une dérogation à douze ans et demi. J'aimais l'école ; j'aurais voulu poursuivre mes études, mais il y avait du travail pour moi à la ferme. J'ai quand même continué à prendre des cours et j'ai réussi mon C.A.P. agricole à 17 ans. En 1954, quand je me suis installé avec mon épouse, nous avons voulu nous orienter vers la vigne. C'est pourquoi j'ai pris quelques métayages. Nous avons fait beaucoup de sacrifices pour arriver à créer une exploitation viable et agrandir notre surface de vignes. En 1961, quand la cave de Theizé s'est montée, ça a été un soulagement car avant, je devais surveiller la vinification chez les différents propriétaires pour lesquels je travaillais.


Vous vous occupez de pêche aussi ?

A.G : C'est une longue histoire… En 1947, l'été très sec a empêché les cultivateurs de labourer ; aussi avaient-ils du temps… Le Maire d'alors a pensé qu'il serait bien d'en profiter pour nettoyer l'étang des Bruyères, " la Lache ". A l'époque, il n'y avait pas d'adduction d'eau et tous les troupeaux du coin venaient y boire. J'ai été chargé d'organiser la corvée ; pendant deux semaines, nous avons été une quinzaine à manier la pelle. Nous avons évacué plus de trois cents tombereaux de vase avec quatre véhicules tirés par des chevaux et des bœufs. A la fin, nous avons arrosé le coup et j'en ai profité pour souffler à l'oreille de mon père l'idée de mettre du poisson dans l'étang. Tout le monde n'était pas d'accord mais finalement l'année suivante, nous avons mis sept kilos de poissons qui nous avaient été donnés. Nous avons attendu deux ans avant de pêcher et quel succès ! Par la suite, avec l'aide de la municipalité, nous avons curé le premier étang du Plan. Quelques années plus tard, le deuxième étang a été créé. Et maintenant, chaque année en novembre, pour empoissonner les étangs de Bagnols, ce sont sept cents kilos de poissons qu'il faut !


Notre entretien se termine. Merci d'avoir fait taire votre timidité pour vos prêter au jeu de nos questions. Pour conclure, dites-nous, André, comment voyez-vous votre avenir ?

A.G : La retraite approche et je la vois avec de la musique et des voyages. Ma femme et moi, par manque de temps et de moyens nous ne sommes jamais partis quand nous étions jeunes. Maintenant, chaque année, nous faisons un voyage à la découverte de la France. J'aimerais aller à l'étranger mais à court terme, je pense aux vendanges et au prochain " retinton " de la classe en 3 !