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Joannθs DELAFAY

Visage connu de Bagnols mais très discret sur votre vie, nous souhaiterions vous découvrir davantage.

C'est en 1929 que je suis né à Saint Aigues, par les soins de Mademoiselle MARAT. J'ai suivi l'école à Bagnols et obtenu le certificat d'études au Bois d'Oingt. Orphelin de père trop tôt, j'ai travaillé quelques temps dans l'exploitation familiale tout en m'engageant à 16 ans dans les sapeurs pompiers de Bagnols, dirigés alors par Jean-Marie DUMAS, ancien bistrotier.


Est-ce à partir de ce moment là que la vocation de sapeur-pompier vous est venue ?

Il faut d'abord savoir que l'on peut exercer le métier de sapeur pompier de trois façons différentes : volontaire, professionnelle et militaire. Après un volontariat de quatre ans à Bagnols et une passion grandissante pour ce métier, j'ai choisi d'effectuer mon service militaire dans les corps des sapeurs-pompiers de Paris, sachant que j'aurais la possibilité de revenir ensuite sur Lyon. Ayant réussi l'examen le 1er octobre 1949 et, après 3 ans de formation, je me suis présenté au concours sur Lyon. C'est le 1er décembre 1952, sélectionné parmi les 3 retenus sur 75, que j'ai intégré en professionnel la caserne de Lyon qui comptait alors 225 pompiers. Les concours étaient très difficiles, ils comportaient des épreuves écrites, physiques et médicales. Passage obligé pour franchir toues les échelons de la hiérarchie : caporal et sergent au niveau interne et sous-lieutenant au niveau national. J'ai été très heureux de finir 1er sur 350 pour ce concours. Les grades supérieurs étaient obtenus après différents stages sur le plan national à l'école supérieure de la protection civile à Nainville les Roches, sanctionnés par des examens pour les grades de capitaine et de commandant. Les grades de lieutenant colonel et de colonel étaient attribués au mérite et à l'ancienneté.


En quoi consistait votre journée de travail ?

Je travaillais alors 3 jours - 3 nuits soit 72 heures et 1 jour de repos que je passais généralement avec mon épouse à apprendre l'emplacement des bornes d'incendie de Lyon. Parallèlement, n'ayant pas eu de diplôme suffisant, je suivais des cours assurés deux fois par semaine à la caserne par des professeurs (mathématiques, physique, chimie, hydraulique, droit, prévention et français). Dès 1966 et jusqu'en 1985, ma mission a été de recruter et former de jeunes sapeurs. L'effectif est passé de 225 à 1000 personnes. J'ai terminé ma carrière comme Colonel Directeur Adjoint.


Quel est votre souvenir le plus marquant ?

Ce fut, juste avant ma retraite en 1987, j'ai été responsable du feu du port Edouard Herriot.


Madame DELAFAY, présente à l'entretien, s'exclame :

" J'ai vécu un cauchemar car, pendant de longues heures, je suis restée sans nouvelles de mon mari, ce qui m'a rappelé le feu de 1966 à la raffinerie de Feyzin ".

Monsieur DELAFAY reprend :
"c'est un métier merveilleux, car malgré les contraintes, à chaque sortie je pensais : je vais secourir les autres !"


Quelle est votre principale satisfaction ?

Avoir commencé ma carrière comme sapeur et l'avoir terminé, au service de la population, au grade de colonel.


Maintenant, c'est à votre tour de profiter pleinement de votre retraite en famille et de vous maintenir en pleine forme le plus longtemps possible. En tout cas, grâce à vous, nous avons tous deux partagé pendant ces deux heures d'entretien, votre enthousiasme et nous en sommes très heureux.