Alexandre et Lucilia BARROQUEIRO

C'est en septembre que François GODDE est venu à domicile vous remettre vos papiers de naturalisation : toute la famille est devenue française. Ce changement est l'aboutissement d'une réflexion, d'un choix, c'est cette " aventure " que nous vous demandons de nous raconter.

 

Depuis combien de temps êtes-vous en France ?

- Alexandre : Je suis arrivé en 1972 en France, j'avais 9 ans, ma famille s'est d'abord installée dans l'Aveyron puis ensuite dans les Bouches-du-Rhône,
- Lucilia : avec mes parents nous sommes venus à Bagnols en 1975.

Quels souvenirs avez-vous gardé de cette époque ?

Ce qui nous a le plus marqué, c'est le passage des frontières à pied. Nous, les enfants, nous n'avions pas de papiers et c'était le seul moyen.
- Lucilia : je me souviens aussi de mon arrivée à l'école primaire de Bagnols. J'avais 12 ans, je ne connaissais que le portugais. Le mur de la langue créé un grand sentiment de solitude. C'est une petite fille de 5 ans qui m'a appris le français. Je dois aussi beaucoup à Monsieur GRAND l'instituteur de cette époque, tout ce que je sais, c'est lui qui me l'a enseigné. Les Bagnolais ont été très accueillants, ils nous invitaient chez eux.

Pourquoi avoir choisi la France ?

Parce que d'autres membres de nos familles y étaient déjà. Nous aurions aussi bien pu nous retrouver dans un autre pays ! Avec le change, un salaire français équivalait au double de ce qu'on gagnait au Portugal.

Comment vous êtes-vous connus .

Nous nous sommes rencontrés au Portugal ! Nous allions en vacances dans nos villages d'origine, voir nos parents restés là-bas. Atalaia et Soalheira ne sont éloignés que de quelques kilomètres et nos familles se connaissaient. Après notre mariage nous avons vécu à Villefranche, en 1988 nous avons emménagé dans cette maison à Bagnols.

Pourquoi avoir demandé la nationalité française ? Qu'est ce que cela va changer pour vous ?

Quand l'école de Bagnols a organisé son voyage en Espagne, il a fallu faire des papiers pour les enfants : c'est alors que nous avons pris conscience qu'à 14 ans ils devraient choisir leur nationalité. Nous avons trouvé mieux de demander tous les nationalité française, ensemble. Laetitia et Cédric se considèraient déjà comme français.
- Alexandre : pour mon travail se sera plus facile, je peux avoir une évolution de carrière maintenant que je suis Français. En plus nos enfants pourront travailler dans l'administration s'ils le désirent.

Les démarches ont-elles été longues ?

Nous avons dépose notre dossier en février 95, le Ministère des Affaires étrangères a donné un accord favorable. En février 1996, François GODDE nous a apporté nos papiers.

Monsieur le Maire était heureux d'être porteur d'un tel message, et vous qu'avez-vous ressenti alors ?

Nous étions émus et étonnés. Nous attendions un courrier. Nous savions qu'il devait arriver 6 mois après la décision du ministère. Nous avons été agréablement surpris que notre dossier nous remis ainsi. Le soir nous avons ouvert une bouteille ! Nous sommes contents et fiers d'être français, mais dans notre vie de tous les jours rien ne change.

Que pensent votre famille et votre entourage ?

Les connaissances et les voisins ne sont pas au courant, cet article va leur apprendre la nouvelle. Dans nos familles notre choix est très bien admis. Avant, quand un portugais changeait de nationalité certains portugais le critiquaient en disant " il a vendu sa peau ! " Maintenant cette décision est respectée. Monsieur et Madame de ALMEIDA présents à cet entretien confirment : " c'est leur vie ! "

Bagnolais depuis longtemps nous voici maintenant Français.
Nous vous souhaitons la bienvenue dans votre nouvelle nationalité et qu'elle vous porte chance !