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CHRISTINE DELEFAY

Christine, vous avez fréquenté l'école publique de Bagnols, mais ensuite qu'elle a été votre parcours ?

C.D : A Bagnols j'ai eu Mme et M. BARREL comme instituteurs, c'étaient de merveilleux enseignants et j'en garde un excellent souvenir. Ensuite je sui partie au lycée de Tarare qui venait de s'ouvrir , je suis restée interne un an, et je suis allée au lycée Claude Bernard à Villefranche jusqu'en terminale. Après le bac, j'ai fréquenté pendant deux ans les classes préparatoires au lycée du Parc à Lyon. Ce furent pour moi deux ans très difficiles dus à l'ambiance qui régnait dans le lycée, aux études qui étaient très pénibles, et au fait que venant de la campagne j'ai éprouvé de grosses difficultés à m'adapter à l'air de la ville, surtout sur le plan santé. De plus, pour les filles l'internat n'était pas prévu, je logeais en ville et j'ai vraiment connu la solitude. C'est une période que j'ai très mal supportée et qui m'a marquée. Ensuite je suis rentrée sur titres à l'Ecole Polytechnique féminine et au bout de deux ans, j'ai obtenu un diplôme d'ingénieur. J'ai ensuite fait un an de spécialisation à l'Ecole Supérieure de Techniques Aéronautiques qui m'a permis d'obtenir un diplôme d'ingénieur en aéronautique.


Quelle est aujourd'hui votre activité professionnelle ?

C.D : Je travaille actuellement chez Dassault, dans un bureau de calcul spécialisé dans les calculs de fatigue des avions. Parallèlement, je fais de l'informatique, mais toujours dans le but de traiter la fatigue des appareils.


Etant fille de viticulteurs, les métiers de la terre ne vous ont-ils jamais tentée ?

C.D : Mon père n'a pas vraiment choisi son métier, ce sont les événements de la vie qui le lui ont pratiquement imposé. C'est pourquoi il a toujours voulu que je puisse choisir et pour cela il ne m'a jamais tellement poussée vers les métiers de la terre.


Poursuivre de telles études demande de gros sacrifices. Pensez-vous que votre adolescence en ai été perturbée ?

C.D : Oui, bien sur. Au départ mes moments de loisirs étaient occupés par les études, ce qui ne me permettait pas de vivre ces moments avec mes camarades. Ensuite il y a eu cette période au lycée du Parc, j'avais 18 ans et je voyais mes camarades s'amuser ou avoir le temps de travailler pour se faire de l'argent de poche pendant que je restais enfermée avec mes cours.


Et vos parents ont-il eux aussi été perturbés ?

C.D : Je reviens toujours à cette période de Lyon, je n'étais plus à la maison et ils se rendaient bien compte que j'avais de grosses difficultés, mais ils ne pouvaient rien faire. Ils ne voulaient pas me pousser à tout prix, mais ils ne souhaitaient pas non plus me décourager. Cela a été une période vraiment difficile pour tout le monde.


Pensez-vous que votre activité professionnelle soit un jour compatible avec une vie de famille ?

C.D : De toutes façons il faudra qu'elle soit compatible. Je ne pas que mon activité professionnelle se fasse au détriment de ma vie de famille. S'il devait y avoir des problèmes, je n'hésiterais pas sacrifier une partie de ma vie professionnelle. Je pense cependant qu'il doit être possible de concilier les deux.


A votre niveau de responsabilités, les femmes sont-elles nombreuses ?

C.D : Dans la mesure où dans les écoles d'ingénieurs il y a très peu de femmes, il est normal que l'on n'en retrouve que très peu dans la vie active. Cependant dans mon service il y a plus de femmes que dans certains autres. Au niveau supérieur on n'en rencontre pratiquement plus, et il ne faut pas oublier qu'à ce niveau le fait d'être une femme est très mal vu. Je pensais qu'à ce sujet la nouvelle génération avait évolué mais à certains égards elle est pire que les précédentes.


A quoi attribuez-vous votre réussite ?

C.D : Je ne sais pas si l'on peut appeler cela une réussite, mais je pense tout simplement qu'au départ j'ai fait le maximum pour que mes parents soient contents de pouvoir m'offrir le choix de mes études. Ensuite, je me suis rendu compte que j'étais dans une filière et que la seule façon de s'en sortir était d'aller jusqu'au bout. Etant d'un naturel solitaire et aimant étudier, je n'ai pas eu trop de difficultés à m'imposer certaines contraintes.


Quel est votre violon d'Ingres ?

C.D : J'aime surtout écouter de la musique, du classique (Beethoven, Wagner, Chopin) et du rock des années 70.


Avez-vous parfois la nostalgie de la campagne ?

C.D : A 18 ans, on a envie de quitter la campagne pour trouver d'autres sensations en ville, mais lorsqu'on en fait l'expérience on s'aperçoit que les gens sont froids tandis qu'à la campagne ils sont plus sincères et les contacts sont plus vrais. J'ai quand même la chance d'habiter au Sud de Paris et il y a encore des parcs, des jardins et des bois.


Qu'aimeriez-vous dire à vos anciens camarades de classe de Bagnols ?

C.D : Je pense souvent à eux mais je ne les connais plus, c'est trop loin. Je me souviens de Viviane, Monique, Agnès, Chantal… C'est tout de même dommage de se perdre de vue. Chacun doit faire sa vie et l'éloignement ne permet plus de se revoir. Si une chose m'a profondément ennuyée, c'est bien le fait de connaître des gens, de les aimer, de s'attacher à eux et d'être obligée de les quitter et de nouveau faire l'effort de s'attacher à d'autres personnes. Mais après ce n'est plus pareil, rien ne remplace ceux que l'on a connus dans son enfance et qui restent de merveilleux souvenirs.


Quel âge avez-vous Christine ?

C.D : J'ai eu 24 ans hier.


Bon anniversaire et merci.

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