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A voir également : circuit
pédestre autour des croix
Le premier rôle d'une croix est de christianiser un lieu. Les croix
de chemins témoignent donc avant tout de l'avancée du christianisme
et de la présence de l'Église.
Les carrefours ont toujours fait l'objet d'une attention particulière.
Il y a, en effet, un symbolisme de la croisée des chemins, et souvent
les carrefours provoquent ce que l'on nomme chez nous une "peur".
La croix fait donc office ici de talisman. Il ne faut pas négliger
pour autant un rôle plus prosaïque d'indicateur : quand le
croisement est sous la neige, la croix continue d'indiquer sa position.
Un certain nombre de croix de chemin sont aussi des croix sur la voie
des morts. De la maison du défunt à l'église paroissiale,
le convoi funéraire s'arrêtait à toutes les croix
et l'on récitait quelques prières appropriées.
Certaines croix de chemins servaient aussi aux processions, et notamment
aux Rogations, fête aujourd'hui bien oubliée mais essentielle en milieu
rural.
La croix, comme le menhir avant elle, peut servir de borne. Entrée
et sortie des villages sont normalement pourvues d'une croix, mais toutes
les limites, religieuses ou profanes, pouvaient être ainsi matérialisées.
Les places sont également christianisées, ainsi que les
cimetières.
Nous savons que les cimetières se trouvaient tous, originellement,
à proximité immédiate de l'église. Ce n'est
qu'à la fin du XIXe siècle que la nouvelle "morale"
de l'hygiène les a rejetés à l'extérieur des
bourgs. La croix qui trônait au centre du champ des morts (croix
des rameaux et croix de la chapelle
Saint Roch) est restée sur place pour devenir une "croix d'église".
L es sources et les fontaines ont également reçu la marque
du christianisme. D'abord parce que l'eau a toujours été
sacrée, ensuite pour combattre (et en fait récupérer)
les cultes antérieurs comme la croix du Puits paradis.
Enfin citons les croix de pèlerinage et les croix de peste, qui rappellent (et conjurent) une épidémie, comme la croix de la Chapelle saint Roch qui fut érigée en 1607 après les épisodes de peste de 1564 et 1581. Cette croix fut placée au centre du cimetière entourant la chapelle (sans doute les victimes des épidémies de peste).
Les tailleurs de pierres
bagnolais sculptèrent douze croix en pierre dorée qui ont
été répertoriée le 1" novembre 1995.
1. La croix de la place 1804 (sous Napoléon) |
2. des rameaux (ancien cimetière) XVII- siècle.
| 3. du Puits Paradis 1842 (sous Louis-Philippe). | 4.
de la chapelle saint Roch 1607 (sous Henri IV). | 5.
La croix Côte 1783 (sous Louis XVI). | 6. La croix
Métra XVIIe | 7. de la goutte Molinant XVII' siècle.
| 8. des Tuillières XVII' siècle. | 9.
de Longchamp 1933-1934 (sous Albert Lebrun)| 10. Malicot
1805 (sous Napoléon). | 11. Cimetière 1847
(sous Louis-Philippe). | 12. du Bret 1813 (sous Napoléon).
- La croix 5, réduite aux croisillons, repose
sur un fragment de table daté de 1783.
- La croix 6, détruite pendant la révolution
en 1789, est rétablie en 1866 par Madame et Monsieur Glatard. Elle
daterait du XVIIe siècle.
- La croix 2, ruinée en 1810, est rétablie
l'année suivante par Antoine Vergoin qui rétablit également
la croix 7, emportée par le ruisseau en l'an 1815.
Adjoint en 1815, il devient maire de
Bagnols en 1826.
- En 1842, c'est J.-M. Mulatier qui rétablit la croix 8,
détruite pendant la Révolution de 1789.
Les croix du XIX siècle sont tronconiques, galbées, portant
un cœur daté à mi-fût. Les croisillons se terminent
par un listel avec embout arrondi ou en pointe de diamant tronquée
comme la croix 3.
- Les croix 9 et 6 portent des croisillons
en fer assemblés (losanges) et forgés (cœur) mis en
place respectivement au xx" et au XIXe siècle.
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